Accueil Magazine La Presse Rencontre avec Mama Dalila, experte et chercheur en développement personnel et fondatrice de «l’école de la vie» : «Propager l’Amour pour vaincre la peur et la maladie»

Rencontre avec Mama Dalila, experte et chercheur en développement personnel et fondatrice de «l’école de la vie» : «Propager l’Amour pour vaincre la peur et la maladie»


L’année 2020 est marquée par la pandémie du Covid-19 qui a causé des dommages collatéraux indirects sur la vision de la vie et la société en général avec son flux quotidien de nouvelles angoissantes et paralysantes. Le comportement «défaitiste» de nombre de nos concitoyens — qui désarment et adoptent un comportement plein de résignation dans leur quotidien à cause du devoir de travailler et de nourrir leur famille — est aussi la marque d’un certain fatalisme. On remet tout sur le «divin» et on espère «être sauvés» par miracle du coronavirus à cause des inquiétudes nourries par la catastrophe sanitaire liée à la pandémie. Alors, entre conscience, banalisation et psychose, les comportements divergent; mais où est donc la part de «raison» ? À ce sujet, on a demandé à notre maître spirituel et du bien-être mental en Tunisie de donner d’amples détails sur sa vision des choses à l’ére du coronavirus et comment répondre au stress de la population qui ne sait plus comment surmonter cette longue et rude épreuve pour les nerfs ? Mahatma Gandhi, ancien résistant et politicien indien, disait : «Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde!»


Mama Dalila, entrons dans le vif du sujet. Comment la population tunisienne doit-elle faire face durablement à cette nouvelle réalité mondiale liée au «Covid-19» pour ne pas vivre un drame quotidien et engendrer du stress aux proches, notamment envers leurs enfants, s’agissant des parents?

Personnellement, je ne vis pas dans une autre planète, mais je vis bien en Tunisie. Je ne suis plus encore jeune, mais bien mûre. C’est une évidence que la personne doit faire attention. Il y a trois règles principales : le masque, le lavage des mains et la distanciation. Une fois qu’on applique les gestes barrières, pourquoi ne parlerait-on que de ce sujet à la maison ? On se fait peur mutuellement par messages interposés. Ce ne sont ni des chiffres ni des lettres dont il s’agit. La peur est une énergie très basse et faible, tandis que celle de l’amour est très puissante. Elle chasse les mauvaises énergies liées à la peur et la maladie. Quand dans ta maison tu propages l’affection, la tendresse et l’amour, toute la famille ressentira une énergie élevée. Par contre, selon mon expérience professionnelle, les sourires, l’échange de mots doux, l’harmonie avec soi, le yoga du rire et la prière sont les secrets d’une vie longue et accomplie. Ne nous communiquons pas la peur. Je suis bien avec vous sur la planète Terre et non sur Mars ou Mercure.

La Programmation neuro-linguistique, science de la psychologie positive et fer de lance de votre activité professionnelle, peut-elle répondre aux aspirations de la jeunesse tunisienne, peut-elle les aider à surmonter leurs maux psycho-sociaux et les barrières sociales qu’impose la vie en général et connaître bonheur et prospérité ?

Je suis plutôt maître spirituel et ce n’est pas mon domaine de prédilection. Toutefois, la spiritualité, notamment, pour sauvegarder une bonne hygiène de vie et la propreté du corps recommandée par la religion et la foi est un atout indéniable pour lutter sans peur contre la Covid-19. Ainsi que le sentiment d’être protégé et de s’en remettre au divin. Il faut s’éloigner du stress et la peur du matin. L’adulte porte un enfant intérieur qui a peur et il faut le rassurer à partir du matin. Ainsi je travaille sur la Programmation positive matinale pour améliorer cette réalité chez beacoup de personnes. La psychologie du miroir est importante, car on doit se mirer, croire en soi et regarder ses yeux. Chaque jour est un jour nouveau et un jour de fête. Ne pas oublier de travailler énormément sur la gratitude.

Toutefois, selon de nombreuses estimations sur le bonheur, la Tunisie est classée comme l’un des pays où les autochtones se sentent parmi les «moins heureux». Le coronavirus ne risque-t-il pas d’aggraver cette triste et amère réalité ?

Il faut que la femme soit satisfaite et joyeuse par nature. Quand elle parvient à ce stade, cela se reflète positivement sur toute la famille, et les enfants sont plus détendus et contents. Les enfants ont besoin d’une mère heureuse et joyeuse, plutôt que d’une mère parfaite. Inchallah, dans quelques années encore, et on sera parmi les pays où la joie de vivre existe pleinement. Pour devenir le peuple le plus heureux du monde parce que nous habitons un très beau pays, mais notre mentalité est dépassée et rétrograde. Si nous vivons dans un monde meilleur plus clément et joyeux avec moins de querelles et de colère, on y arrivera. Il faut revenir à Dieu, car Il nous observe et ne pas Le mettre en colère. Nous sommes «un souffle divin» d’après le saint Coran. Il faut se réconcilier avec soi-même et si on y arrive, on peut devenir un pays qui diffuse le bonheur. Le divin aime la paix et le pardon.

Dans la quête du bonheur par l’homme, le traité d’Epicure, ancien philosophe grec (IVe siècle avant J.-C.), ne devient-il pas chimérique avec la hantise «Coronavirus», puisque la tranquillité de l’âme et l’absence de trouble ou de douleur sont relativement plus difficilement obtenables ou accessibles que le confort matériel et la satisfaction des plaisirs ?

Je réfute cette thése sur la tranquillité de l’âme qui deviendrait inaccessible à mesure d’avoir l’abondance matérielle. Pour moi, la fortune ne te parvient que si, à l’intérieur, ton âme est pleine de bonté. Ton âme doit être pleine de paix, d’amour, de pardon. Il faut purifier son âme pour obtenir la satisfaction matérielle, se pardonner… Il faut prendre du temps avec soi, il faut méditer, il faut regarder la nature se connecter avec les arbres, respirer l’air pur, se sourire. Je souris et dis bonjour à tout le monde, chaque matin pour diffuser la joie et la bonne humeur.

Votre livre «Apprendre à aimer», paru en 2014, plus que jamais d’actualité avec toutes les tensions et crispations que traversent les gens dans le cercle familial ou amical, ne doit-il pas conduire chacun de nous à changer son rapport à l’autre pour «un monde meilleur», malgré les incertitudes existentielles, par exemple ? 

Je tiens à préciser que ce livre a été traduit également en version arabe dernièrement, et anglaise précédemment par une traductrice américaine qui a littéralement craqué pour mon ouvrage. Il a connu un franc succès auprès du lectorat américain notamment. De plus, ce bouquin, co-écrit avec ma fille Nedra Ghariani, aurait pu porter le titre «On aime et on ne sait pas comment aimer». Ce livre parle de la mauvaise programmation qu’on a eue depuis tout petit. On a entendu beaucoup de négativité, et un excès d’amour de nos parents qui ont peur pour nous. Des remarques décourageantes du style : «Ne sors pas, non la rue fait peur, l’argent s’obtient durement». On a eu une programmation erronée. Dans notre subconscient, on est mal programmé du coup. Regardez le film «The secret», et vous aurez des éléments de réponse. La loi de l’attraction qu’il évoque s’applique ici car on attire le bon, si on est bien programmé et inversement, on attire le mauvais si on est mal programmé. Celui qui se plaint de sa pauvreté va être plus pauvre, celui qui se plaint de sa colère sera plus colérique. Il faut remercier Dieu et être gentil avec soi-même. Car comme dit le poète dramatique anglais William Shakespeare : «Avec votre être le plus profond, soyez fidèles». Ne te préoccupe pas des autres en étant bon et gentil avec toi-même en quelque sorte. L’amour et l’estime de soi ne sont pas enseignés à l’école, ce qui est malheureux. Je souhaite le bonheur éternel à tous. Il faut œuvrer à propager la joie et le bonheur en permanence dans son cercle familial et son entourage également.

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